Comment sait-on si on a la vocation ?

Comment sait-on si on a la vocation ?

Etudiant, 20 ans

   Le Bon Dieu n’informe pas les gens qu’Il appelle à Son service à l’aide d’un texto ! Bien sûr, cela aurait était plus facile pour nous : avoir un contact « Dieu », et recevoir Ses messages… mais on serait finalement bien embêtés, car une fois le message ouvert, quelle liberté nous resterait-il ? Il nous faut donc nous contenter de réponses un peu moins évidentes – mais bien plus respectueuses de notre liberté – pour répondre à la question de la vocation.

   Précisons d’abord que la « vocation », ici, est entendue dans son sens traditionnel, c’est-à-dire l’appel aux ordres sacrés (la prêtrise, le sacerdoce) et l’appel à la vie religieuse. Pour être bref, on peut dire que la vocation est le choix que Dieu fait d’une personne concrète pour Son service spécial et exclusif. Il s’agit donc pour cela d’interroger les bonnes personnes : s’interroger soi-même, interroger son directeur spirituel ou un prêtre qui nous connait, puis consulter ceux que l’Église a choisis pour juger des vocations (les formateurs dans un séminaire, un maître ou une maîtresse des novices dans une communauté religieuse).

   Chaque personne qui se croit être appelée par Dieu doit en effet s’interroger d’abord elle-même : est-ce que je me vois vivre la vie d’un prêtre, d’un religieux, d’une religieuse, jusqu’à la fin de mes jours ? Est-ce que cela me rendrait heureux, m’épanouirait ? Est-ce que j’y trouverai une façon d’accomplir ce que Dieu attend de moi ? Pour répondre à ces questions, il faut évidemment avoir en premier lieu un certain intérêt pour ce qui touche à la religion chrétienne : aimer parler et lire au sujet de Dieu et de Son Eglise, aimer participer à la liturgie, suivre sans difficulté particulière la voie de la vertu chrétienne (c’est-à-dire avoir déjà une vie morale en adéquation avec la loi divine). Quelqu’un qui est appelé par Dieu cherche en effet à passer du temps avec Lui, à Le connaitre mieux et à L’aimer davantage, en vivant uni à Lui, surtout dans la prière. Il s’agit, en un mot, de placer le Seigneur au centre de sa vie.

   Cependant, on est toujours très mauvais juge de soi-même : il faut donc s’appuyer, dans le discernement de sa vocation, sur les conseils et avis d’un directeur spirituel, c’est-à-dire un prêtre à qui je confie mes pensées les plus intimes, mes doutes, mes questions (il est tenu au secret absolu, ce qui doit m’aider à lui faire confiance). Car comme dans beaucoup de situations, il est indispensable de prendre conseil auprès d’une autre personne, qui a un regard extérieur sur les événements et qui pourra m’aider à voir ce que je ne vois pas, à considérer ce que j’ai laissé de côté. D’où l’importance de la confiance que je dois avoir en lui : il doit être pour moi un guide. Certes, il ne prend pas de décision à ma place, surtout en une matière aussi importante pour ma vie, mais son avis est d’une importance capitale pour que je puisse prendre moi-même cette décision.

   Enfin, ces indices de la vocation, unis à l’avis positif de mon directeur de conscience, doivent être soumis au jugement des personnes que l’Église choisit pour juger ces aptitudes au service divin, tant dans le sacerdoce que dans la vie religieuse. Chaque vocation est en effet donnée dans et pour l’Église, dans un lieu donné ou une communauté précise : l’Eglise a donc choisi certains de ses membres pour discerner l’appel de Dieu et aider ceux qui se posent des questions sur leur vocation. Les responsables de formation observent donc le candidat pendant un certain temps, et ils l’évaluent selon plusieurs critères : ses qualités spirituelles, humaines et intellectuelles, sa santé physique. Le Seigneur ne choisit pas, de façon objective, quelqu’un qui manquerait totalement des qualités exigées pour une vie sacerdotale ou religieuse : par exemple celui qui ne prie pas du tout, celui qui est immature et donc incapable de prendre une décision qui l’engagerait pour toute la vie…

    La réponse à la question de la vocation est donc un processus long et complexe, auquel participent plusieurs personnes. Le plus important, en un sens, est donc la générosité de la part de celui qui se sent appelé, et la disponibilité à suivre ce que la Providence lui indiquera. Le candidat doit avoir en particulier une grande confiance dans l’action de Dieu qui se réalise à travers les personnes en charge de l’aider dans son discernement : le Seigneur se sert de Ses enfants pour se guider mutuellement, et accomplir ainsi Sa volonté.