Le féminisme : quelle est la position de l’Eglise ?

Que dit l’Eglise sur le féminisme ?

Femme, plus de 25 ans

   Tout dépend de ce qu’on entend par féminisme. Si le terme exprime le désir de voir la femme reconnue égale en dignité à l’homme, alors il n’y a pas plus féministe que l’Eglise Catholique. Dès le livre de la Genèse, Dieu exprime cette égalité fondamentale de nature : « Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu : il les créa mâle et femelle (Gn 1, 27) ». L’humanité toute entière est créée à l’image de Dieu, hommes et femmes. Ce texte de la Bible est révolutionnaire pour l’époque. Ainsi, par exemple, il a fallu attendre Aristote (384-322 av. JC) pour affirmer qu’il pouvait exister une vraie amitié entre homme et femme ; encore la femme ne pouvait-elle pas exercer l’activité humaine par excellence : la participation à la vie de la cité en qualité de citoyen. Platon (427-347 av. JC), pour sa part, croyait encore que si l’homme se conduisait mal, il pouvait déchoir et se réincarner en femme ! Or les récits de Genèse 1 et 2 sont plus anciens que Platon, puisque la rédaction en est estimée entre le IX° et le V°s av. JC.

  Après le Christ (que l’on met à part en raison de sa divinité), l’être humain le plus saint et le plus vénéré dans l’Eglise est une femme, la Vierge Marie ! Du vivant même de Jésus, on lui faisait souvent le reproche de se laisser approcher par les femmes, de parler avec elles d’égal à égal ! Durant toute l’histoire de l’Eglise, des femmes ont dirigé d’immenses monastères, y compris de communautés masculines, elles ont administré des domaines pendant que leur mari était en guerre, elles ont été déclarées docteurs de l’Eglise, et des femmes comme sainte Catherine de Sienne ou sainte Hildegarde ne se gênaient pas pour dire au Pape ses quatre vérités !

   En revanche, si le féminisme, comme c’est malheureusement souvent le cas aujourd’hui, c’est vouloir supprimer les différences naturelles entre homme et femme, sous prétexte d’égalité, alors l’Eglise catholique n’est pas féministe. L’homme et la femme, égaux en dignité car égaux en nature, sont par ailleurs différents car complémentaires. Nier cette différence, c’est remettre en cause ce que chacun peut apporter à l’autre. Aujourd’hui, si tant de couples battent de l’aile, c’est en partie parce que les hommes ne sont plus virils et les femmes ne sont plus féminines. Il ne s’agit en aucune façon de reléguer l’homme à la boxe et la femme à la cuisine, mais de reconnaitre que notre corps et notre façon de réfléchir sont différents.

   L’accusation la plus récurrente en ce domaine est le refus d’accorder le sacerdoce aux femmes. En réalité, l’Eglise n’est pas décisionnaire en ce domaine. Le prêtre, l’évêque, sont les successeurs des Apôtres que Jésus a voulu tous hommes. Vu sa propension à aller à l’encontre des préjugés de son époque, s’il avait voulu des prêtres femmes, il aurait ordonné sa propre mère, infiniment plus digne de l’être que les pauvres Apôtres.

   L’Eglise catholique n’est donc en réalité ni féministe, ni machiste, mais veut, à la suite du Christ, que chacun trouve sa place pour œuvrer au salut du monde.