Le remariage après divorce : quelle est la position de l’Eglise ?

Quelle est la position de l’Eglise sur le remariage après divorce ?

Femme, plus de 25 ans

   L’Eglise, à la suite du Christ qui l’a instituée, reconnait l’existence d’un sacrement de mariage, qui unit un homme et une femme ensemble, et ce jusqu’à la mort. Ce lien matrimonial est indissoluble, personne ne peut le briser, même pas les conjoints. C’est la raison pour laquelle l’Eglise ne reconnait pas de valeur à un divorce civil. Comme disait Jésus, « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas (Mc 10, 9) ». Un mariage qui était valide au jour de l’échange des consentements le demeure jusqu’à la mort de l’un des conjoints.

   En revanche, il est possible, pour diverses raisons, que le mariage n’ait jamais été valide. Dans ce cas, on n’annule pas le mariage, mais on fait une « reconnaissance de nullité », c’est-à-dire que l’autorité de l’Eglise affirme que le sacrement n’a pas été donné validement. Cela peut être l’occasion pour l’homme ou la femme de contracter un mariage avec une autre personne (et non à proprement parler un « remariage »), un mariage qui sera valide celui-ci.

   La question difficile est celle de la personne divorcée qui entame une nouvelle relation après son divorce. Aux yeux de l’Eglise, cette personne est toujours mariée, et se place donc dans une situation d’adultère. La question n’est pas ici de juger de l’état de l’âme d’une telle personne, car seul Dieu connait le cœur de l’homme. Mais cette situation est publiquement et gravement contraire à l’enseignement du Christ et de l’Eglise, et c’est ce scandale public qui empêche les divorcés remariés de recevoir l’absolution sacramentelle ou la communion.

   Dans le cas où cette seconde union a été féconde, et que le couple a des enfants sous sa responsabilité, l’Eglise peut autoriser les parents à demeurer sous le même toit, pour l’éducation des enfants, mais en s’abstenant de relations intimes. Ce dernier point ne souffre d’aucune exception. Une relations sexuelle volontaire en dehors d’un mariage valide reste toujours une faute. Et puisqu’il est impossible de savoir, extérieurement, si un tel couple reste chaste (à partir du moment où ils vivent ensemble), alors on doit leur refuser la communion. La seule exception pourrait être, pour un prêtre qui connait le couple et le suit, de leur donner la communion en privé, pourvu qu’aucun scandale de puisse survenir, dans le cas et dans ce cas seulement où le prêtre peut avoir une certaine certitude de la chasteté de cette cohabitation.