Peut-on inclure dans la liturgie traditionnelle les fêtes d’après Vatican II ?

Comment pouvons-nous célébrer dans la messe latine le Dimanche de la Divine Miséricorde et les saints canonisés après le Concile Vatican II ?

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   Dans cette question, on doit distinguer deux parties : l’une particulière et l’autre générale. Cependant, on peut dire qu’à la base, ces deux questions touchent à celle du pouvoir de l’Église sur le calendrier liturgique, ce qui est lié avec la possibilité d’introduction de nouvelles fêtes.

   Si l’on veut bien comprendre la possibilité de la célébration de la Fête de la Miséricorde Divine dans la liturgie ancienne (avant les réformes qui ont suivi le Concile Vatican II), on doit se rappeler les circonstances historiques dans lesquelles Notre-Seigneur a demandé cette fête à sainte Faustine. Tout d’abord, c’était une époque où la Messe qui était célébrée était celle de la liturgie ancienne. Ensuite, Jésus-Christ n’a pas demandé que l’on institue un nouveau formulaire de Messe, par exemple, mais plutôt que l’Église incite les fidèles en ce jour à célébrer Sa miséricorde et à faire des actions qui leur permettent de gagner des indulgences. On peut même observer que l’Évangile de ce dimanche correspond à l’apparition du Christ à sainte Faustine et à l’image qui a été demandée par le Seigneur. Nous lisons en effet en ce jour le passage sur la visite du Sauveur dans le cénacle, les portes étant fermées. C’est en ce moment que Notre-Seigneur a donné sa paix aux apôtres et leur a donné le pouvoir d’apporter la paix aux autres, à travers le pouvoir de la rémission des péchés. Toute l’essence de la miséricorde divine consiste précisément en la rémission des péchés par Dieu au pénitent qui regrette ses fautes passées et promet de se corriger.

   En ce qui concerne les saints canonisés après la dernière version du missel traditionnel (après Vatican II), on peut déjà se rappeler que les canonisations ont eu lieu tout au long de l’histoire de l’Église. Cela prouve la sainteté de l’Église, qui est l’une de ses notes, dans l’aspect de la sanctification de ses fidèles. L’Église a les moyens par lesquels les hommes peuvent devenir saints et ils le deviennent effectivement, ce que le pape atteste par la canonisation. En ce qui touchait au culte liturgique d’un tel saint, si un formulaire propre pour un saint n’a pas été publié par le Saint-Siège, on pouvait toujours se servir du commun des saints, qui contient un grand choix de formulaires de messe. Récemment, la Congrégation pour la Doctrine de le Foi, qui est actuellement responsable de la liturgie traditionnelle, a publié un document relatif au culte liturgique des saints inscrits dans le calendrier après 1962. Je ne peux donc que conseiller la lecture du décret Cum sanctissima du 22 février 2020. Il répond à cette question de manière bien plus exhaustive que ne peut le faire cette réponse.

   Dans tous les cas, n’oublions jamais que la liturgie est pour un chrétien la première source de la sanctification, surtout à travers le saint sacrifice de la Messe, où notre Sauveur descend sur l’autel pour nous donner le salut.