Pourquoi confesser ses péchés à un prêtre ?

Pourquoi confesser ses péchés à un prêtre ?

Etudiant, 20 ans

   Voyons d’abord la question d’un point de vue historique. Après la fuite d’Egypte, le Peuple Élu était devenu très vaste. Dieu décida donc d’instaurer une caste sacerdotale, la tribu de Lévi, pour servir dans le Temple, et offrir les sacrifices. Ainsi, dans la religion juive préchrétienne, il était nécessaire de passer par d’autres hommes pour obtenir le pardon de Dieu, car Dieu lui-même en avait décidé ainsi. Jésus, lors de son passage sur Terre, et après avoir prouvé qu’il avait le pouvoir de pardonner les péchés (cf. Mt 9), donna un pouvoir d’absolution très clair à ses Apôtres en leur disant : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jn 20, 22-23) ».

   Ainsi, les Apôtres, et leurs successeurs qui sont les évêques et les prêtres, ont reçu ce pouvoir de pardonner les péchés. On dit que le prêtre, au moment où il donne l’absolution, agit « in persona Christi », en la personne du Christ. Il est, en quelque sorte, un autre Christ à ce moment précis. C’est pourquoi, par les paroles du prêtre qui donne l’absolution, c’est bien Dieu lui-même qui pardonne les péchés.

   Bien entendu, il peut être difficile de dire ses fautes à quelqu’un d’autre : nous avons honte du mal que nous avons commis. Mais en nous mettant humblement à genoux devant le prêtre, nous faisons un acte d’humilité qui nous met dans de bonnes dispositions pour recevoir le pardon de Dieu. Et Dieu va transformer cette honte naturelle et ces bonnes dispositions en une contrition surnaturelle. Souvent on dit que la confession est là pour pardonner les péchés : c’est vrai mais c’est un peu réducteur. L’absolution nous rend l’état de grâce, ou le restaure dans toute sa splendeur, et c’est cela qui détruit le péché, comme la lumière qui entre dans une pièce en chasse l’obscurité. Face à une union d’amour entre Dieu et sa créature, tout ce qui les séparait se retrouve anéanti. Comme l’explique saint Paul, « ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur (Rm 8, 36-39) ». C’est pourquoi ce qui détruit le péché en réalité, c’est l’amour. L’absolution n’est pas une formule magique qui marche à tous les coups. Si vous cachez volontairement un péché grave, ou si vous n’éprouvez aucune contrition, cette absolution reçue ne sera pas efficace.

   En fait, ce sacrement nous a été donné pour plusieurs raisons. Tout d’abord, car Dieu sait que nous sommes faibles : la confession et l’absolution nous permettent d’avoir la certitude du pardon de Dieu, plutôt que de vivre entre la crainte et l’espoir jusqu’à la fin de nos jours. Si nous regrettons sincèrement nos péchés, et que le prêtre nous donne l’absolution, nous sommes absolument sûr d’être pardonné de Dieu, à cause de la promesse de Jésus à ses Apôtres. Ensuite, psychologiquement, le fait d’extérioriser et de nommer ses fautes permet de les rendre plus objectives en même temps que de s’en détacher. Autrement dit, je reconnais que j’ai commis des fautes, des péchés, mais ces fautes ne me définissent pas, je suis un enfant de Dieu qui a péché, mais le péché n’est pas ma nature profonde. La confession permet un nouveau départ, un regain de joie et d’entrain sur le chemin du Ciel, où notre Père nous accueillera pour une éternité d’amour mutuel.