Pourquoi Dieu accepte-t-il l’offrande d’Abel, mais non celle de Caïn ?

Pourquoi Dieu accepte-t-il l’offrande d’Abel, mais non celle de Caïn ?

Femme, plus de 25 ans

  Saint Jean Chrysostome, dans son commentaire sur le livre de la Genèse, écrit : « Le sacrifice qu’Abel offrit, avec un cœur pur et une volonté droite, fut donc agréable au Seigneur, qui l’agréa et qui daigna même le louer. Ainsi il appela dons l’offrande d’Abel pour mieux honorer la sincérité de son intention. Mais il ne regarda ni Caïn ni ses sacrifices. Observez ici avec quelle exactitude s’exprime l’écrivain sacré. En disant que Dieu ne regarda point Caïn, il nous apprend qu’il rejeta ses présents, et en appelant ceux-ci du nom de sacrifices, il nous donne une utile leçon. L’action et la parole divine nous apprennent donc que le Seigneur exige nos sacrifices comme un témoignage extérieur des sentiments de notre âme et comme une protestation publique que nous le reconnaissons pour notre Maître et pour le Créateur qui nous a tirés du néant. Et en effet, l’Ecriture, qui nomme dons l’offrande de quelques brebis, et sacrifices celle de quelques fruits de la terre, nous enseigne que le Seigneur recherche la pureté de l’intention bien plus qu’il ne se soucie qu’on lui offre des animaux ou des fruits. C’est donc cette pureté qui rendit le sacrifice d’Abel agréable à Dieu ; et c’est une disposition toute contraire qui fit rejeter celui de Caïn ».

   Nous trouvons ici la réponse à votre question. Ce que Dieu regarde, lorsqu’on offre un sacrifice, ce n’est pas tant l’offrande en elle-même, que la pureté de cœur et d’intention de celui qui offre. Chacun des deux enfants d’Adam ayant offert des fruits de son labeur, il semble que leurs deux offrandes se valent. Quelle est donc la différence ? L’intention. Peut-être Caïn a-t-il offert les fruits les plus abîmés, ceux qui lui importaient le moins. Nous ne le savons pas, mais il est précisé à propos d’Abel qu’il offrit, lui, des premiers-nés de son troupeau, ce qui signifie la meilleure part. Puisque le texte sacré ne dit rien au sujet de l’offrande de Caïn, on peut supposer que lui n’a pas choisi la meilleure part. Mais fondamentalement, l’argument reste celui de la pureté de l’intention. Celle de Caïn n’était pas pure, comme le montre la jalousie maladive, qui le conduit au fratricide, dont il fait preuve à l’égard d’Abel.