Que veut dire « expier ses péchés » ?

Que veut dire « expier ses péchés » ? Et peut-on expier ceux d’autrui ?

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   Quand on dit qu’une action sert à « expier ses péchés », on pense aux actions qui, aux yeux de Dieu, remplacent les peines dues aux fautes que j’ai commises, et qui témoignent en même temps du pardon accordé par Dieu. Pour mieux comprendre ce que cela veut dire, prenons un exemple un peu plus concret, qui concerne la vie ici-bas. Imaginez que vous cassez un vase précieux chez votre grand-mère, un objet de grand prix et introuvable, dont c’était le seul exemplaire. Votre grand-mère n’aura plus cet objet et vous méritez bien une punition pour votre manque d’attention. Cependant, vous faites tout ce que vous pouvez de votre côté pour demander son pardon, vous êtes vraiment contrit. Vous proposez à votre grand-mère de lui rendre plusieurs services, et vous les faites effectivement. Finalement, votre grand-mère vous pardonne, car elle voit votre sérieux. Vous n’êtes pas puni et les relations entre vous deux redeviennent normales, si ce n’est même meilleures.

   Lorsqu’il s’agit d’une faute commise envers Dieu, la situation est plus difficile, car l’offense faite à Dieu est infinie, comme la majesté divine elle-même. En soi, donc, il ne nous est pas possible de faire une quelconque action qui puisse être égale à la faute commise, et nous éviter le châtiment divin. Cependant, Dieu nous aime et pour palier à nos insuffisances, Il a envoyé son Fils pour qu’il expie nos fautes : Jésus-Christ, étant à la fois Dieu et homme, a pu accomplir des actions qui ont aux yeux de Dieu une valeur infinie, car elles ont été faites par Dieu. Jésus a expié nos fautes sur la Croix et le sacrifice de sa vie est tellement précieux pour son Père qu’Il l’accepte comme réparation pour nos péchés. Telle était en effet l’intention de Jésus, ce qu’Il voulait en souffrant et en mourant. Il l’a fait par amour pour nous.

   Alors, est-il possible d’expier ses fautes si on n’est pas Dieu ? Est-il possible d’expier les fautes des autres ? Il faut dire oui, mais ce oui est conditionné : cette condition est notre union à Jésus. Cette union est celle de sa vie même, c’est-à-dire la grâce, reçue dans l’âme au baptême : on est un avec le Christ par la grâce sanctifiante, qui fait de nous les membres de son « Corps Mystique », comme on appelle l’Église. Quand on se trouve dans cet état d’amitié avec Dieu, en vertu des grâces obtenues par Jésus, nos propres actions se joignent à celles de Jésus et deviennent comme les siennes. Chaque prière, chaque pénitence, chaque bonne action que nous faisons en état de grâce, en voulant être un avec notre Sauveur, sont acceptées par Dieu et nous obtiennent le pardon des fautes et la rémission des peines.

   On peut donc aussi demander à Dieu d’en faire profiter une autre personne. Et cette prière sera exaucée si la personne en question est au moins bien disposée à recevoir la grâce, même si elle est trop faible pour se préoccuper elle-même de son salut. C’est pour cette raison aussi que nous pouvons expier les péchés des âmes au purgatoire, puisqu’elles sont en état de grâce.

   Il est donc bon de se rappeler que par le baptême, nous faisons un avec Jésus, et que cette union est maintenue aussi longtemps que nous cherchons à être en état de grâce. Jésus agit alors à travers nous et nous fait participer à sa grande œuvre d’expiation, accomplie sur la croix, dont l’accomplissement a lieu dans la gloire des cieux.