Quelle est la meilleure traduction de la Bible en français ?

Quelle est la meilleure traduction de la Bible en français ?

   Tout dépend de la traduction que vous recherchez. Comme dit le proverbe italien, « traduttore traditore », traduire, c’est trahir. Pourquoi ? Parce qu’il est pratiquement impossible de traduire un texte en conciliant le sens littéral strict et le génie propre de la langue de départ et de celle d’arrivée.

   Prenez l’exemple du proverbe que je viens de citer. Textuellement, si je dois traduire le plus fidèlement et au plus près du texte, je dois dire en français « traducteur, traitre ». Mais cette simple apposition n’est pas assez claire en langage courant. Mais si je traduis « traduire, c’est trahir », je rends parfaitement le sens de l’expression italienne, mais j’ai transformé deux noms communs en deux verbes à l’infinitif, et en plus j’ai ajouté le verbe être ! On fait mieux comme traduction parfaite !

   Ainsi, si une traduction parfaite n’existe pas, parce qu’elle est impossible, il faut vous demander ce que vous voulez. De nombreuses traductions existent pour la Bible, certaines depuis le grec, d’autres depuis l’hébreu, certaines très agréables à lire en français, d’autres très sèches mais plus proches du texte original. Un bon compromis peut être la traduction du chanoine Augustin Crampon (1904) ou la Bible de Jérusalem traduite sous la direction des Dominicains à l’Ecole Biblique de Jérusalem (1956, troisième édition en 1998). Si vous souhaitez une traduction très littéraire, au détriment du sens littéral, vous avez la Bible de Lemaître de Sacy, dite Bible de Port-Royal (1667).

   De plus, il ne faut pas croire que la Bible n’avait jamais été traduite avant notre époque moderne. L’Ancien Testament, rédigé en hébreu, avait déjà été traduit en grec par un groupe de sages juifs, ce qui nous a donné la Bible dite Septante. Ce qui est intéressant, c’est que même les Apôtres dans leurs écrits (qui sont donc des parties de la Bible), citent le plus souvent l’Ancien Testament selon cette version en grec ! Ainsi on peut dire que même le texte original du Nouveau Testament se base sur une traduction de l’Ancien ! A son époque, saint Jérôme a traduit la Bible en latin, dans une version dont l’autorité est reconnue par toute l’Eglise : c’est la Vulgate.

   Vous voyez que le problème des traductions ne date pas d’hier. A titre personnel, j’utilise le plus souvent la version du chanoine Crampon, qui convient à l’usage que je veux en faire : des citations pour des conférences ou des sermons. Mais en règle générale, toute traduction approuvée par le Saint-Siège est acceptable, pourvu, et c’est important, qu’elle comporte des notes explicatives, et que sa lecture soit faite dans un esprit de fidélité à la Tradition et au Magistère de l’Eglise, à qui Dieu a confié l’autorité pour interpréter authentiquement les Ecritures.