Qu’est ce qu’un bon catholique ?

Bonjour mon père.

Je suis actuellement en catéchisme pour adulte. J’apprécie beaucoup de pouvoir étudier la bible, de pouvoir la comprendre. Néanmoins, chaque jour, je me pose la question si je suis réellement un « bon » catholique. Je ne lis pas vraiment la bible en dehors du catéchisme, je ne prie pas vraiment et je vais très rarement à la messe. Néanmoins, quand je me sens mal, j’aime avoir mon chapelet, pouvoir le serrer et je me sens mieux. Quand je vais à l’église, je suis assez ému de voir la statue de la Vierge Marie avec Jésus.
J’ai parfois honte de ne pas plus aller souvent à la messe, de ne pas prier plus souvent. Ma famille n’est pas religieuse et j’ai baigné très tard dans la religion.
J’aimerai avoir votre avis à ce sujet.

Homme, 25+, étudiant, Achère (78), non baptisé

   Qu’est-ce qu’un « bon » catholique ? Excellente question !

   D’abord, il doit être clair que la réponse à cette question dépend de chacun d’entre nous : il n’y a pas une seule perfection chrétienne, mais on peut dire, en quelques sortes, qu’il y a une perfection pour chacun d’entre nous : la perfection de saint Jean de la Croix n’est pas celle de sainte Jeanne d’Arc, la perfection de saint François d’Assise n’est pas celle de saint François de Sales, celle de saint Pierre n’est pas celle de sainte Germaine de Pibrac. Ce qu’ils ont tous en commun, par contre, c’est leur amour de Dieu et (ou plutôt par) leur ressemblance à Jésus-Christ.

   Voilà donc le secret de la sainteté chrétienne : faire en toutes choses la volonté de Dieu. C’est ce que le Christ lui-même a réalisé sur terre : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4, 34). On peut donc dire que la perfection chrétienne ne consiste pas à faire « ceci » ou « cela » (par exemple ne pas manger telle chose, ne pas manger à telle heure, s’habiller de telle ou telle façon, prier à telle heure et de telle façon, etc…) mais bien plutôt à chercher à chaque instant, en chaque situation, la volonté de Dieu. Pourquoi ? Pour lui être uni en tous les aspects de notre existence. La perfection chrétienne n’est donc rien d’autre que la ressemblance avec Dieu : « Soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait » (Matthieu 5, 48) nous dit encore Jésus : notre perfection n’est donc jamais finie, jamais pleinement réalisée sur cette terre !

   D’ailleurs, la véritable sainteté, au sens propre (lorsque l’Eglise déclare que quelqu’un est « saint »), c’est précisément d’être au Ciel, c’est à dire de vivre dans une union infinie et parfaite de connaissance et d’amour avec Dieu : voilà bien ce que nous visons tous, cette union éternelle et infinie au Ciel. La sainteté, ici-bas avant la mort, est donc une annonce, une préparation de cette union parfaite qui ne peut être réalisée que par la grâce, au Ciel après notre mort.

   Mais comment y parvenir, comment y travailler dès ici-bas ?
L’Eglise, qui poursuit l’œuvre de Jésus-Christ, nous l’enseigne : « A la suite du Christ et en union avec lui (cf. Jn 15, 5), les chrétiens peuvent « chercher à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés et suivre la voie de l’amour » (Ep 5, 1), en conformant leurs pensées, leurs paroles et leurs actions aux « sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5) et en suivant ses exemples (cf. Jn 13, 12-16) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n. 1694).

   C’est donc la charité, l’amour de Dieu et l’amour du prochain, qui est le motif, la source, et la preuve de notre amour de Dieu : « Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? » (1 Jean 4, 20). Notre amour de Dieu doit donc se traduire en l’amour du prochain !

   Mais concrètement, que devez-vous faire ?
D’abord, aimer Dieu, et lui rendre le culte qui lui est dû : voilà pourquoi l’assistance à la messe est sans aucun doute le meilleur moyen d’apprendre à connaître et à aimer Dieu (c’est pour cela que l’Eglise nous demande d’assister au moins à la messe du dimanche, mais pourquoi pas aussi en semaine).
Puis en conséquence faire sa volonté, c’est à dire suivre ses commandements, et employer les moyens qu’il nous a donnés pour y parvenir : connaître et aimer la doctrine de l’Eglise (par l’étude du catéchisme, puis en approfondissant la foi), fréquenter les sacrements (la communion fréquente et la confession régulière), la prière (prière quotidienne, au moins le matin et le soir, et pourquoi pas un temps d’oraison, de méditation chaque jour).
C’est un tel attachement à la volonté de Dieu qui se traduira en amour du prochain (prier pour les autres, pour ceux qui souffrent, ceux qui ne connaissent pas Dieu ou l’Eglise, réaliser des œuvres de miséricorde en aidant notre prochain, surtout les plus faibles et les plus miséreux), ou encore en esprit apostolique, c’est à dire les actes qui visent à transmettre aux autres cet amour de Dieu qui vous anime, par vos paroles et votre exemple, surtout ceux que Dieu met sur votre chemin…

   En d’autres termes, il y a bien des façons d’être un « bon catholique » : pas de recette miracle ou de loi minutieuse à observer, mais la volonté de se soumettre en toutes choses à la volonté de Dieu, telle qu’il nous le demande par la voix de son Eglise.

   Et puis, si vous faites déjà tout cela, que pouvez-vous faire de plus ?
Je laisse Jésus lui-même vous répondre, dans ce passage magnifique de l’évangile, où l’on voit transparaître l’amour de Jésus-Christ pour chacun d’entre nous (Marc 10, 17-21) :
« Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui : Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère. Il lui répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi ».