Peut-on avoir des relations sexuelles avant le mariage ?

Je suis une élève et je me pose la question de la contraception : est-ce bien ?

Si je veux avoir une relation sexuelle dois-je utiliser la contraception ? Car je sais que c’est contre les principes de la religion, mais je ne veux avoir d’enfant à 19 ans. Si jamais je tombe enceinte, est-il correct d’avorter ? J’ai aussi entendu parler que dans la religion chrétienne, il y avait plusieurs interprétations différentes sur l’avortement et la contraception, puis-je avoir plus d’informations sur le sujet ?

   Etudiante, 19 ans

   Une relation sexuelle est l’acte par lequel deux êtres humains entrent en relation, par le moyen de la sexualité. A la différence des animaux, l’acte sexuel humain n’est pas une simple copulation mais bien une véritable relation entre deux êtres sensibles et intelligents. Elle implique toutes les composantes de la personnalité. Les deux fins recherchées pour l’acte sexuel sont assez faciles à trouver. Sa fonction première et primordiale est la procréation, l’engendrement de nouveaux petits êtres humains, qui en est la conséquence naturelle. Sa fonction seconde est le plaisir ressenti et donné l’un à l’autre, et l’union plus forte qui en découle, union totale de deux êtres intelligents et libres, un mari et une femme, dans la communauté qu’ils forment par le mariage.

   Nous savons que, contrairement à de petits animaux, un bébé humain est absolument incapable de rien sans la présence d’adultes et d’éducateurs. L’instinct d’un agneau lui dira tout de suite qu’un loup est dangereux pour lui. Un bébé a besoin d’être éduqué, d’apprendre à parler, à se tenir en société, d’être enseigné, d’être guidé. Pour cela, l’Eglise conclut que la meilleure situation pour un bébé est d’avoir un père et une mère, attachés l’un a l’autre dans le but précis de son éducation. C’est pourquoi, la fin première de la relation sexuelle étant la procréation, l’Eglise demande l’abstinence de tels actes en dehors du mariage, qui seul peut garantir par son indissolubilité la pérennité de cette cellule sociale primordiale pour l’enfant, la famille. Ainsi, si vous êtes célibataire, et que vous considérez vous-même que ce n’est pas le moment d’avoir un enfant, abstenez-vous de la cause pour ne pas avoir l’effet. Si vous décidez que ce n’est pas le moment de prendre du poids, abstenez-vous de sucreries, peu importe le plaisir ressenti quand vous les mangez. Vous renoncerez de vous-même à ce plaisir relatif, en raison d’un but plus grand. C’est ici la même chose : l’acte sexuel a pour but premier la procréation. Si vous ne voulez pas tomber enceinte, abstenez-vous !

   Du point de vue moral à présent, l’Eglise affirme qu’une relation sexuelle en dehors du mariage est « gravement contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine naturellement ordonnée au bien des époux ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 2353) ». Remarquons en premier lieu que l’acte sexuel avant le mariage n’est pas mauvais parce qu’il est interdit par l’Eglise, mais bien le contraire : il est interdit parce qu’il est détourné de ses deux fins. Nous avons vu que la fin première en est la procréation, mais aussi l’éducation des enfants. Ainsi, puisque le meilleur cadre pour recevoir cette éducation est une famille unie par le sacrement de mariage, du point de vue de l’Eglise et de la foi, poser un acte sexuel pouvant aboutir à une conception en dehors du mariage serait s’autoriser à priver cet enfant potentiel du cadre qui lui est du pour sa croissance et son développement, tant naturel que surnaturel. D’autre part, la fin seconde de l’acte sexuel est le don total de l’un à l’autre, par l’union des corps. Puisque l’on a dit que chez l’être humain, un tel acte implique toute la personne humaine, on ne peut se donner que totalement, et définitivement. L’acte sexuel entre époux est en même temps une cause et une conséquence de ce don total, comprenant le corps, l’âme, l’intelligence et la volonté. Il serait mortifiant de savoir que la personne qui partage son lit n’a offert que son corps, et pas son esprit, et encore pour un temps ! Ce n’est plus un don de soi, c’est un prêt… qui consiste à vouloir jouir du corps de l’autre sans tenir compte de son bien véritable.

   Avoir une relation sexuelle avant le mariage est donc toujours un péché : c’est une acte désordonné, qui nuit au final à ceux qui le commettent, car il n’est pas conforme au bien et à l’ordre que Dieu a voulu en instituant la sexualité humaine.

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